Interview de Noël Steinfeld, directeur du développement RH - Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne

2 minute(s) de lecture
Mis à jour le

 

 

 

 

NSTEINFELD

 ''Le rapport de force s’est inversé''


Les banques ont toujours été d’importants recruteurs. Et jusqu’à il y a un an environ, elles ne rencontraient pas ou peu de difficultés à séduire les meilleurs profils. Mais depuis quelques mois, ça se corse ! Recruter est devenu beaucoup plus compliqué, comme dans tous les autres secteurs d’activité. La banque ne fait pas exception, elle est aussi touchée par le phénomène. Pour réussir à embarquer notamment les nouvelles générations qui sont moins sensibles au sentiment d’appartenance et qui papillonnent davantage, il faut faire preuve d’innovation et d’agilité.

Noël Steinfeld, directeur du développement RH de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne (BPALC), basé à Metz, nous explique les changements opérés au sein de sa banque coopérative pour relever les défis du recrutement et de la fidélisation.


  • Que faites-vous pour séduire les candidats, notamment les jeunes ?

    Ce qui est certain, c’est que le rapport de force s’est inversé : c’est à nous maintenant de donner envie aux candidats de nous rejoindre. Nos RH doivent se moderniser. C’est pourquoi, depuis quelques mois, nous avons innové et faisons vivre une expérience unique et ludique à nos candidats grâce à Oddity VR, le premier outil RH de réalité virtuelle. Cela plaît beaucoup aux nouvelles générations. Cet outil permet de tester, pendant 40 minutes environ, les aptitudes relationnelles, la capacité d’adaptation et l’esprit collectif des candidats. Le débrief de ce jeu sert de préambule à nos entretiens.

    Parce que nos clients attendent d’abord de nos conseillers qu’ils soient souriants et sincères, nous sommes de moins en moins focalisés sur les diplômes et de plus en plus attentifs aux « soft skills »*. Nous avons aussi récemment noué des partenariats avec des écoles d’ingénieurs et non plus seulement les écoles du secteur bancaire.

    * Compétences douces ou qualités personnelles.


    Quelle est la dernière action que vous ayez menée pour cela ?

    Nous avons créé un parcours d’accueil et d’intégration des plus soignés pour nos nouvelles recrues. Les premiers pas dans une entreprise sont essentiels. Chaque nouvel embauché doit se sentir considéré et attendu à la fois par les RH, son manager et l’équipe. Nos jeunes embauchés bénéficient dès leur arrivée d’une formation de 15 jours à Metz pendant lesquels ils peuvent mieux découvrir l’univers de la banque. Comme nous recrutons de plus en plus de jeunes qui n’ont ni étudié, ni déjà travaillé dans la banque, nous nous devons de leur donner les moyens de réussir.

    La BPALC est une banque qui sait accueillir et intégrer. Elle donne sa chance à tous les talents. J’en suis la preuve : j’ai commencé à y travailler en tant qu’apprenti à 21 ans !


    Comment travaillez-vous votre marque employeur ?

    Bien-être au travail, égalité hommes-femmes, intégration des personnes en situation de handicap, apprentissage, aides à la parentalité, forfait mobilité durable, télétravail, intéressement… : nous essayons de mettre en avant nos engagements RSE pour répondre aux attentes des candidats, notamment les jeunes qui, certes, sont charmés par la technologie et l’innovation, mais également très attentifs au traitement respectueux des salariés et à la préservation de l’environnement.

    Lors des entretiens, nous insistons donc sur notre forte culture d’entreprise, nos cinq valeurs humaines qui ont été définies par l’ensemble de nos collaborateurs (exemplarité, respect, proximité, solidarité, enthousiasme) et l’ancrage régional de notre banque. Rappelons-le, l’épargne qui nous est confiée est destinée à être investie dans l’économie locale. À nous donc de mieux faire connaître nos métiers et leur utilité, c’est-à-dire leur impact direct sur l’économie réelle de nos territoires.


    Comment fidélisez-vous vos collaborateurs ?

    La crise du Covid a rebattu les cartes. Les générations Z comme les plus anciennes ont aujourd’hui de nouvelles attentes. Afin de fidéliser nos salariés, nous misons, entre autres, sur la formation et le développement des compétences. Alors que le minimum légal est de 1 %, nous consacrons plus de 6 % de notre masse salariale à la formation, soit 35 heures de formation par salarié par an (90 000 heures de formation).

    Au total, en 2022, 94 % de nos collaborateurs en CDI ont bénéficié d’une formation. Nous sommes résolument une entreprise apprenante. Autre volet important : le management par la confiance. Renforcer l’engagement de ses collaborateurs passe par un management à la fois exigeant et bienveillant, avec plus d’autonomie et de proximité, et moins de relations hiérarchiques. Le rôle des managers est fondamental.



    Retrouvez l’ensemble des interviews DRH